La BNS adopte une politique monétaire toujours plus souple
Ce jeudi, la Banque nationale suisse (BNS) a annoncé une nouvelle baisse de son taux directeur, désormais fixé à 0 %. C’est la sixième réduction consécutive depuis mars 2024. Objectif : soutenir une économie affaiblie, contenir l’appréciation du franc et maintenir l’inflation dans la zone de stabilité. Décryptage d’un tournant monétaire majeur.
🏦 Une réponse face à une inflation trop basse
Depuis plusieurs mois, l'inflation en Suisse ne cesse de diminuer, atteignant même -0,1 % en mai – un phénomène inédit depuis 2021. Or, la BNS vise une inflation comprise entre 0 % et 2 % à moyen terme, seuil considéré comme sain pour l’économie.
Pour Martin Schlegel, président de l’institution, cette nouvelle baisse du taux directeur vise à freiner la tendance déflationniste et à soutenir les anticipations de reprise des prix dans les mois à venir. Selon les prévisions de la BNS, l’inflation pourrait remonter doucement pour atteindre 0,2 % fin 2025, puis 0,5 % en 2026.
🇨🇭 Un franc fort, mais sous surveillance
La force du franc suisse, alimentée notamment par l’instabilité internationale, freine l’augmentation des prix en rendant les biens importés – comme l’énergie – moins chers. Afin d’éviter une pression trop forte sur la devise helvétique, la BNS n’exclut pas d’intervenir activement sur le marché des changes, comme elle l’a rappelé dans son communiqué.
📉 Une économie qui tourne au ralenti
Malgré une croissance du PIB plus robuste que prévu au premier trimestre 2025 (+0,8 %), la BNS reste prudente. Cette performance s’explique en grande partie par un effet ponctuel lié à des exportations avancées vers les États-Unis. Une fois cet effet corrigé, la croissance apparaît bien plus modérée.
Les prévisions tablent désormais sur une hausse du PIB située entre 1 % et 1,5 % pour l’année 2025, en raison du ralentissement de la demande internationale et d’un franc qui reste historiquement fort.
📊 Et après ? Des taux négatifs envisagés… mais pas pour tout de suite
Si le contexte économique continue de se détériorer, l’introduction de taux négatifs n’est pas exclue par la BNS. Mais elle promet d’agir avec prudence et réflexion. « Les perspectives restent incertaines, notamment en raison des tensions géopolitiques et des mesures protectionnistes à l’étranger », a souligné Petra Tschudin, membre de la direction générale.
🏠 Quel impact sur l’immobilier ?
Ce contexte de taux historiquement bas favorise logiquement le recours au crédit hypothécaire. Pour les particuliers comme pour les investisseurs, cela peut se traduire par :
- Un regain d’intérêt pour l’achat immobilier, notamment dans les zones urbaines comme Genève ;
- Des conditions idéales pour financer un projet de résidence principale ou locatif ;
- Une stabilisation, voire une légère hausse des prix, portée par la demande.
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